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Photographe et réalisatrice française, Françoise Huguier s’est spécialisée dans les domaines du reportage et de la mode. En parallèle, elle a développé de nombreux projets personnels à l’étranger et plus particulièrement en Afrique. Après avoir reçu le Prix Kodak en 1986 et le Prix des Rencontres internationales de la photographie d'Arles, elle devient deux fois lauréate de la Villa Médicis hors-les-murs. En 2011, l'Académie des beaux-arts lui remet le Prix de Photographie pour ses travaux sur les classes moyennes de Singapour, de Bangkok et de Kuala Lumpur. (1) Et un an plus tard, elle reçoit le titre d’Officier des Arts et des Lettres.
À l‘occasion de sa prochaine exposition à la Galerie Art-Z, du 24 Mars au 23 Avril 2022, Françoise Huguier met en parallèle sa série emblématique Secrètes et sa propre collection de tirages des grands photographes africains, Seydou Keïta et Malick Sidibé. (2)
L’histoire entre Françoise Huguier et l’Afrique débute à la fin des années 1980. Elle parcourt alors le continent sur les traces de l’ethnologue et critique d’art, Michel Leiris, qui effectua un séjour de deux ans et duquel découle le livre, l’Afrique Fantôme (1934). (3) Tandis qu’ils ont tous deux tenu un journal de voyage, l’un avec les mots, l’autre avec les images, la photojournaliste publie Sur les traces de l’Afrique Fantôme, en 1990.
Mais au-delà de la quête de ce « goût du merveilleux » (4), Françoise Huguier veille à rencontrer les photographes locaux afin de découvrir leurs travaux et d’échanger sur leurs parcours respectifs. En 1992, elle fait la connaissance de Seydou Keïta (1921-2001) au Mali. Le photographe est alors à la retraite, depuis près de quinze ans, et il est sur le point de connaître une notoriété internationale, grâce à elle ainsi qu’au galeriste André Magnin et au photographe Pierre Olingue. (5) Quant à Malick Sidibé (1936-2016), elle fait sa connaissance de manière fortuite, grâce à Seydou Keïta, et en profite également pour lui demander quelques négatifs afin d’en faire des tirages. À partir de ces deux rencontres, Françoise Huguier se promet de soutenir ces artistes, notamment en exposant leurs travaux à la première Biennale de la photographie à Bamako en 1994.
Seydou Keïta, Femme au chapeau, tirage argentique, Mali, 1959.
Malick Sidibé, Les Amoureux, tirage argentique, 1972, Mali.
La particularité de l’exposition « L’Afrique secrète » réside dans la manière de « retranscrire trois visions subjectives de l’Afrique de l’Ouest (au Mali et au Burkina-Faso). Elle débute par la série Secrètes de Françoise Huguier (1996) qui entre dans l’intimité de ses modèles pour faire ressortir le plus naturellement possible leurs personnalités. Au-delà de la complicité qui s’en dégage, elle invite également le spectateur à partager ces instants figés « sur le papier glacé ». Par la suite, les photographies de Seydou Keïta présentent des portraits plus sophistiqués, réalisés dans son studio. Ils donne un aperçu exceptionnel de la société malienne des années 1940 jusqu’aux années 1970. Ses modèles sont vêtus de tenues et d’accessoires élégants et posent de manière distinguée, à la manière des traditionnels portraits de cour. Et enfin, les travaux de Malick Sidibé qui illustrent la situation du Mali, après l’indépendance. Ces travaux reflètent essentiellement la spontanéité et l’insouciance des jeunes maliens, durant des événements festifs, qui témoignent de l’effervescence de la vie culturelle et sociale de Bamako.
Exposition l’Afrique Secrète de Françoise Huguier
Du 24 Mars au 23 Avril 2022
Galerie Art-Z
27 rue Keller
75011 Paris
(1) Biographie de Françoise Huguier : https://www.babelio.com/auteur/Francoise-Huguier/215299
(2) Exposition « l’Afrique secrète de Françoise Huguier » : https://art-z.net/expos/lafrique-secrete-de-francoise-huguier/
(3) Biographie de Michel Leiris : https://www.babelio.com/auteur/Michel-Leiris/2979
(4) Citation de Michel Cressol : https://laboutiquevu.com/fr/livres-signes/713-sur-les-traces-de-l-afrique-fant%C3%B4me.html
(5) Biographie de Seydou Keïta : https://www.grandpalais.fr/fr/article/seydou-keita
Article rédigé par
Rama Barry
Historienne de l'art
© Oshūn Art
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