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BISO 2021 : L’aventure ambiguë



Visuel de la Biennale BISO 2021
Visuel de la Biennale BISO 2021

Le Burkina Faso témoigne d’une longue tradition de sculpture et ce, grâce aux ateliers familiaux ainsi qu’aux nombreuses communautés qui perpétuèrent, de génération en génération, la technique du bronze, du bois et de la cire perdue. Pourtant, la sculpture africaine contemporaine, contrairement à d’autres domaines artistiques, n’apparaît que très peu dans l’espace médiatique internationale. En partant de ce constat, l’artiste Nyaba Ouedraogo et le directeur du département de l’art contemporain africain d’Artcurial, Christophe Person, ont initié la Biennale BISO, dans le but d’offrir une plus grande visibilité à la sculpture africaine. Ainsi, l’institut français de Ouagadougou invite les amateurs d’art à découvrir cet événement incontournable, du 8 octobre au 6 novembre 2021.


Une œuvre d'art contemporain africain de Buhlebezwe Siwani  à BISO 2021.
Œuvre de Buhlebezwe Siwani ©BISO2021

Pour cette deuxième édition, les dix-neuf artistes ont exploré le thème de l’Aventure ambigüe, le roman phare de l’écrivain Chekh Hamidou Kane, qui raconte la vie de Samba Diallo, oscillant entre la pure tradition coranique du pays des Diallobé et le monde occidental libéral. Au-delà de ce récit, les sculpteurs sont invités à « sonder la complexité des identités d’Afrique aujourd’hui, dans une ère dite de la post-mondialisation » (1). En l’occurrence, les œuvres d’art ont été exposées dans le but de proposer une réflexion autour de la corrélation entre les traditions, la spiritualité, et d’autres notions qui sont perpétuellement en phase de redéfinition, telles que la relation avec la nature ou encore les questions du genre.





Sous l’égide du président d’honneur, le sculpteur Siriki Ky, la Biennale BISO 2021 donne l’opportunité de découvrir une sélection multiculturelle, mêlant des sculpteurs burkinabés, comme Ouadiata Traore ou Boureima Ouedraogo, et des artistes internationaux, tels que le luso-angolais Pedro Pires ou encore le franco-italien Mehryl Levisse, vivant et travaillant entre Charleville-Mézières et Casablanca. Par le biais de cet ensemble cosmopolite, l’éclectisme des techniques est également mis à l’honneur. Tandis que Charly D’almeida privilégie la récupération de matériaux pour créer des œuvres d’art colorées proches de l’abstraction, Oumar Ball, quant à lui, s’oriente vers l’assemblage de fils de fer et de métal découpé afin de créer des scènes puissantes et dynamiques. La présence de plusieurs céramistes, Ngozi-Omeze Ezema et Hélène Kelhetter, agrémente aussi l’exposition grâce à leurs réalisations particulièrement originales, empreintes de traditions ancestrales et leurs recherches intrinsèquement liées à leurs expériences personnelles.

Au-delà de l’aspect formel, les artistes ont tous le point commun : celui d’inviter le spectateur à s’interroger sur des sujets sociétaux. Les deux artistes sud-africaines, Turiya Magadlela et Buhlebezwe Siwani, se questionnent notamment sur la condition de la femme noire et l’histoire raciale de leur pays d’origine, tout en abordant des thèmes plus religieux, comme le lien entre le christianisme et les spiritualités africaines.


Oeuvre de Ngozi-Omeje Ezema ©BISO2021
Oeuvre de Ngozi-Omeje Ezema ©BISO2021

BISO 2021

Biennale Internationale de Sculpture de Ouagadougou

Institut Français de Ouagadougou (Burkina Faso)

→ Du 8 octobre au 8 novembre 2021



 

Sources :

 


 

Article rédigé par

Rama Barry

Historienne de l'art

© Oshūn Art

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